Conservation d’œuvres d’art
Le Conservateur-Restaurateur est un passeur, son rôle est de permettre à l’œuvre de poursuivre son chemin. Grand théoricien de la restauration Cesare Brandi, pose comme préalable la reconnaissance de l’objet en tant qu’œuvre d’art. Pour cela, il cite John Dewey :
« Une œuvre d’art (peu importe à quel point elle est ancienne et classique) est effectivement, et non pas seulement de façon potentielle, une œuvre d’art quand elle vit à travers une expérience individuelle. […] elle demeure (bien que sujette aux ravages du temps) identique à elle-même à travers les années. Mais en tant qu’œuvre d’art, elle est recréée chaque fois qu’elle est expérimentée esthétiquement. »
Il définit ensuite la restauration comme : » […] le moment méthodologique de la reconnaissance de l’œuvre d’art, dans sa consistance physique et sa double polarité esthétique et historique, en vue de sa transmission aux générations futures. »
Ses travaux ont entre autre, influencé la rédaction de Charte de la Confédération des Organisations de Conservateurs-Restaurateurs (E.C.C.O) du conservateur-restaurateur, établie en 1993. Concernant la restauration des œuvres, elle pose comme préambule à toute intervention :
- le respect de l’intégrité historique, matérielle et esthétique de l’œuvre ;
- la documentation de toutes les phases de la restauration, du diagnostic à la restauration conservative ;
- l’usage documenté de produits compatibles entre eux et avec les matériaux constitutifs de l’œuvre, eux-mêmes stables et réversibles.
Le principe fondamental est de réaliser une intervention minimale comprenant la stabilisation des processus de dégradation, l’amélioration de la lisibilité et la prévention des risques futurs.